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La Bretagne sauvage en location

A la découverte des phares du Finistère sud

Patrimoine


Phare de Penfret Glenan

Dans l'antiquité, l'apparition des phare se fit avec le développement du commerce maritime.

En France, c'est une loi datant de la fin du 19 ème siècle qui favorisa l'amélioration du balisage de tout le domaine côtier. La conjoncture économique et l'acroissement démographique de l'époque favorisent l'ouverture de plusieurs pêcheries et conserveries servant à nourrir la population. Il devient alors impératif d'améliorer la signalisation des zones de pêches et de navigation.

Si les phares ont tous pour fonction le balisage lumineux, leurs histoires sont quant à elles très variées.

Elles ponctuent nos côtes d'une lueur salvatrice et constituent un patrimoine architectural et humain indissociable de l'histoire de la navigation.

Le phare de Port Manec'h : le plus typique

Coordonnées : 47° 47' 59" N – 3° 44' 21" O.

Portée : 10 milles nautiques.

Signalement : feu 4 occultations toutes les 12 secondes, secteurs blancs, rouge et vert.

De forme cylindrique, peint en blanc, coiffé d'une lanterne rouge avec son nom peint en grosses lettres de la même couleur, le phare de Port Manech présente tous les attraits du joli petit phare breton tel qu'on se l'imagine. Son feu culminant à 38 mètres au dessus du niveau de la mer, veille sur l'embouchure de l'Aven, jouxtant celle du Belon.

Le petit port situé sur la commune de Nevez est une escale à l'image de son phare : mouillage un peu décalé de l'embouchure de la rivière et abrité des vents dominants par la falaise surmontée du phare.

En contre bas, un petit bourg bordant le mouillage et en arrière plan une jolie plage avec ses cabines blanches, quelques rochers émergeants d'où vous observent une poignée de goélands.

De son vrai nom "Beg Ar vechen" nous retiendrons plusieurs traductions et interprétations :

"Pointe de la mèche", en référence à la lanterne ;

"Pointe aux gerbes", pour les gerbes de blé l'entourant, visiblent depuis la mer ;

"Pointe du soc", aspect de la pointe en forme de charrue.

Le phare et sa maison de gardien, construite à quelques mètres, furent mis en service en 1868 et occupent un terrain appartenant à l'état.

A savoir : Le phare de Port Manech balise à la fois l'entrée de la rivière et du petit port en évitant les dangers de la pointe qu'il surplombe.

Si le phare de Port Manech était un courant artistique il serait le "bucolisme".

Le phare de Penfret : gardien de l'archipel

Coordonnées : 47° 43' 16" N – 3° 57' 11" O.

Portée : 20 milles nautiques.

Signalement : 1 éclat rouge toutes les 6 secondes.

Le phare de Penfret, construit dans l'enceinte de l'ancien fort au nord de l'île, est une tour blanche de forme pyramidale tronquée surmontée d'une lanterne peinte en rouge.

La fin du chantier suivi de la mise en service datent de 1838.

Soixante ans plus tard, il sera le premier à être équipé d'un brûleur à incandescence par vapeur de pétrole lui conférant une lueur rouge bien plus puissante. Le phare de Penfret a finalement été automatisé en 1993, après une forte médiatisation et au grand regret de la communauté des gardiens de phare. Il est inscrit monument historique depuis 2015.

A savoir : le phare de Penfret balise à la fois le nord de l'île du même nom mais également l'accès par le nord est de l'archipel.

Si le phare de Penfret était un acteur d'outre manche, il serait Cillian Murphy : les yeux aussi bleux que les fonds de l'archipel, un sourir de séducteur mais avec ce "je ne sais quoi" de mystérieux incitant à la prudence.

Le phare d'Eckmühl : le plus emblématique

Coordonnées : 47° 47' 54" N – 4° 22' 22" O.

Portée : 23 Milles nautiques.

Signalement : 1 éclat blanc toutes les 5 secondes.

D'une stature imposante il ne faut pas moins de 307 marches à gravir afin d'atteindre la lanterne de ce phare hors du commun trônant à plus de 60 mètres de hauteur.

Sa construction, achevée en 1897 résulte d'une loi concernant le domaine maritime. En effet la conjoncture économique de l'époque et l'ouverture de plusieurs conserveries nécessitent une bien meilleure signalisation des zones de pêches et de navigation, dont fait partie la pointe de Penmarch.

Un phare d'une hauteur de 40 mètres existe déjà à la pointe de Penmarch. Alors qu'un budget est déjà alloué à la construction d'un phare plus conséquent que celui existant, un évènement inattendu vient bouleverser ce qui avait été prévu.

Une marquise parisienne lègue dans son testament, une somme conséquente afin que celle-ci soit utilisée pour : "sauver des vies de la tempête contre toutes celles ayant été perdues sur le champ de bataille".

Sa générosité n'a d'égal que sa volonté de l'édification d'une tour portant un point lumineux suffisement haut, sur une côte dangereuse de Bretagne.

Le nouveau phare de Penmarch est baptisé Eckmühl en l'hommage du père de sa bienfaitrice, celui-ci s'étant distingué sur le champs de bataille des guerres napoléoniennes.

La tour de forme octogonale pour une allure plus élancée est erigée en pierres de Kersanton et décorée d'ornements scultés.

Quant à l'intérieur, aucun détail n'est laissé au hasard faisant de ce phare l'un des plus luxueux de France : objets décoratifs et rampe en bronze, les parois sont recouvertes de précieuses plaques d'opaline et d'un toit en marbre.

A savoir : le phare d'Eckmühl situé à l'entrée de la baie d'Audierne domine une zone pleine d'écueils et représente un indispensable amer de jour et repère lumineux de nuit.

Si le phare d'Eckmhül était un coquillage, il serait un ormeau : d'aspect rugueux et austère de l'extérieur mais recouvert de précieuse nacre à l'intérieur.

 

Biblio :

"Un feu sur la mer" de Louis Cozan, les mémoires d'un ancien gardien de phare.

"L'histoire de tous les phares de France" de Jean-Christophe Fichou

"Les p'tits secrets des phares" livre découverte pour enfants de Luc Turlan

"L'équipier", film de Philippe Lioret, 2004