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© Philip Plisson / Pêcheur d'Images

Anatomie d'une croisière en Bretagne

Au départ de Lorient


Photo Iloria Bretagne de notre RM 1070 en route vers Belle Ile

Dans les startings blocks.

Une semaine avant la date prévue de notre croisière en Bretagne Sud à bord d'un voilier de location de chez Iloria Bretagne, tout l'équipage est au taquet et chacun de nous consulte au moins une fois par jour la météo prévue pour les premiers jours de notre croisière.

Car c'est bien elle, la météo et plus particulièrement, la direction du vent et sa force, qui aura le dernier mot sur notre futur itinéraire. Cela fait partie du charme de la plaisance : se laisser porter au gré du vent vers une île, un port ou une ria qui n'était pas prévu à l'hypothétique programme.

Dans tous les cas, au départ du port de Kernével situé en Rade de Lorient, que nous "tournions" vers babord ou vers tribord, de véritables petits trésors nous attendent au bout de l'étrave !

Nous sommes le vendredi 12 juillet, la veille d'embarquer à bord de notre RM 1070, le décor est (presque) posé.

Je précise "presque", car une évolution  des conditions météorologiques est toujours possible au cours de la semaine mais nous misons sur un  modèle météo toujours plus stable et nuancé qu'en mer Méditerranée.

Par curiosité et compte tenu de sa bonne réputation, notre choix s'est porté sur ce voilier biquille polyvalent et confortablement équipé pour un équipage de 6 personnes.

Ses caractéristiques nous permettront d'alterner mouillages, échouages et escales au port.

Le contexte anticyclonique annonce, pour le week-end, un flux de Nord-Est modéré. Conditions idéales pour nous diriger à une allure légèrement portante vers l'archipel des Glénan : déconnexion totale assurée !

C'est ensuite vers Belle-Île en Mer et la baie de Quiberon que les vents de secteur Sud-Ouest nous porterons avant de pouvoir tenter un petit mouillage à Groix, histoire de terminer en beauté !

Le jour J, nous sommes accueilli par Thomas, responsable d'Iloria Bretagne.

Après avoir géré la partie administrative, nous découvrons le bateau, réalisons l'inventaire et installons nos affaires.

Thomas effectue avec nous la prise en main du bateau afin de nous familiariser avec son fonctionnement. Il est temps maintenant de faire l'avitaillement puis le fameux point météo.

Thomas nous confirme, au vu des conditions météo annoncées pour la semaine, le choix de nos escales et nous donne quelques conseils avisés, que nous notons précieusement.

 

Cette première nuit au port nous permet de prendre nos marques à bord.

Une fois le petit déjeuner terminé, chacun se prépare. Nous consultons la météo du jour puis la reportons par écrit sur le livre de bord.

Le moteur chauffe tranquillement tandis que nous préparons notre manoeuvre de départ.

Les amarres sont larguées, les vacances commencent !

 

Week-end dans l'archipel.

Comme prévu, le soleil brille et un bon vent de Nord-Est de 3 à 4 beaufort, nous pousse au largue, par mer belle, vers l'archipel des Glénan. Aux alentours de la cardinale Est "Basse Jaune des Glénan", un banc de dauphins est en chasse.

Les cétacés se déroutent et viennent jouer à l'étrave de notre joli RM... la magie opère !

Suivant les recommandations de Thomas, nous mouillons dans l'archipel, à l'Ouest de l'île de Penfret. L'eau est si limpide que nous pouvons voir l'ancre s'abîmer par 3 mètres sur un fond de sable.

Le vent a mollit dans la nuit avant la bascule de sud. Une belle pétole est annoncée pour la journée et la nuit à venir. Nous décidons alors d'aller échouer notre RM au mouillage de "la chambre", au Sud de l'île de St Nicolas. Cette courte navigation s'effectue de bon matin par marée montante. Comme recommandé, nous prenons garde à la fameuse "tête de mort" qui est le nom très évocateur d'une tête de roche affleurante dans l'ouest de Penfret. Un équipier s'occupe de surveiller les bons alignements, un autre est au GPS et un troisième s'est posté à l'étrave pour admirer la clarté translucide de l'eau (et veiller aux cailloux qui auraient poussé dans la nuit !).

Une fois le bon spot choisi, nous mouillons sur un fond de sable et débarquons pour profiter de faire le tour de l'île à pied. Le bateau échoue sagement en se posant doucement au fur et à mesure que la marée descend. Nous surveillons tout de même le moment délicat de la pose.

Nous nous installons pour prendre un verre en terrasse de l'incoutournable et unique bar de l'île de Saint Nicolas,"La Boucane". D'ici, la vue sur l'archipel est imprenable et nous permet d'admirer les îles de Drenec, du Loch et de Fort Cigogne.

Lundi matin, la bascule Sud-Ouest s'est franchement établie en toute fin de nuit.

Nous quittons les Glénan et faisons cap, au près bon plein, vers Belle-Île. Désormais amarinés, nous sommes prêts pour cette grosse journée de navigation et la quarantaine de milles à parcourir.

Par anticipation, nous avons préparer de quoi nous restaurer sans avoir besoin de trop cuisiner et organisons un petit planning de quarts flexibles mais qui optimisera les tours de veille et permettra de faire appel aux personnes dédiées, si besoin de manoeuvrer.

 

Entre vents et marées, en baie de Quiberon.

Nous passons au Sud de l'île de Groix, le bateau, au travers se comporte bien, calé sur son bouchain.

Après avoir laissé sur tribord la fameux phare de la pointe des Poulains, nous arrivons devant le port de Sauzon dans la lumière incandescente d'un magnifique couché de soleil.

Par ce secteur de vent Sud-Ouest, la zone est bien abritée et le mouillage devant le port est confortable.

Nous nous assurons qu'aucune renverse de Nord ou Nord-Est n'est prévue, auquel cas, il deviendrait impossible voir dangereux de rester là.

 

Le lendemain, après une grasse matinée bien méritée, nous accédons à l'intérieur du port en annexe.

Le charme tout à fait pittoresque de Sauzon repose autant sur son environnement géographique que sur l'accueil authentique de ses habitants. Lové dans une petite ria naturelle elle diffère de l'effervescence du port de Palais.

Quelques courses de frais dans la superette proche de l'église suivi d'un café en terrasse au pied du phare et le temps s'arrête. La vie dans les îles, même proches du "continent" a cette incroyable capacité à vous dépayser instantanément. En repartant, nous passons devant l'étal d'un pêcheur local et ne resistons pas à l'achat de quelques crustacés fraîchement pêché dont un homard et trois araignées de mer qui feront notre déjeuner.

 

En fin de journée, avec la marée montante, nous appareillons pour rejoindre l'île d'Houat et le mouillage de l'idylique grande plage via l'étroit passage du Beniguet.

Il peut y avoir dans ce passage court et étroit, du courant et l'emprunter requiert toute notre attention et concentration. Une fois passé Béniguet, la mer est plus calme, le vent de Sud-Ouest 4 beaufort nous pousse, tout "shuss" à la découverte d'une nouvelle île.

Nous mouillons comme prévu face à la grande plage, par 5 mètres de fond.

Le panorama est à couper le souffle : la plage immense est bordée de dunes sauvages et de rochers de granit dessinant un paysage de bout du monde.

 

Le vent de Sud-Ouest mollit dans la nuit. Au petit matin, la zone de mouillage se transforme en lac, c'est l'heure de la baignade !

Certains se baignent directement du bateau tandis qu'une autre équipe rejoint la plage en annexe afin d'explorer, le temps d'une balade, la partie Sud-Est de Houat.

En fin de matinée, nous démarrons le moteur et contournons le sud de l'île pour emprunter la chaussée de l'île aux Chevaux.

 

Déjà l'heure du retour.

Une brise thermique d'Ouest de 2 à 3 beaufort se lève en début d'après-midi et nous en profitons pour faire cap sur l'Est de l'île de Groix. Le mouillage des Sables rouges nous accueille après une long bord de près. Ce joli mouillage nous permet de nous positionner pour un retour dans la rade demain, vendredi en fin de matinée.

 

En attendant nous profitons pleinement de ces derniers moments suspendus au bout de notre ancre.

Il est l'heure du dernier apéro à bord et un ballet de bateaux de courses rentrant dans la rade nous offre un spéctacle impressionnant.

Le lendemain, nous appareillons en début de matinée  afin de pouvoir restituer le bateau dans les temps. Le plein de gasoil souté est suivi par le rangement et le ménage. Une fois nos affaires rassemblées, nous complétons la fiche d'inventaire retour.

 

Cette semaine de navigation aura été particulièrement dépaysante :

naviguer de mouillage en mouillage profitant de l'authenticité des îles à bord d'un voilier moderne, confortable et performant, guidés par une météo plutôt clémente, fidèle à ce qui avait été annoncé.

La prochaine fois, nous espérons pouvoir tester le mouillage plein de charme de Port Manech et pourquoi pas, d'aller explorer l'Odet en amont du joli port de Sainte Marine.

Car oui, une semaine de croisière s'achève que nous rêvons déjà de la prochaine avec impatience !

 

Les recommandations de Thomas:

Aux Glénan : Le mouillage à l'ouest de l'île de Penfret est recommandé par flux modéré allant de Nord-Est à Sud-Est.

Prudence lorsque vous naviguer dans l'archipel, notamment à "la tête de mort" (dans le Nord-Ouest de Penfret) et à la "bombe" (entre l'île de Fort Cigogne et l'île du Loch) qui sont des têtes de roches affleurantes.

Si vous souhaitez échouer, veillez à faire soigneusement votre calcul de marée et à vérifier la nature des fonds. Devant la plage de l'Ile du Loch le fond est idéal.

 

A Sauzon : Il y'a très peu de places "à flot" et le fond du port assèche (en cas d'échouage, bien vérifier les coefficients de marée).

Le mouillage devant l'entrée du port ne peut se faire que par secteur de vent de Sud à Ouest. Il devient très inconfortable voir dangeureux par vent de Nord-Est fréquent en l'été en fin de nuit.

 

A Houat : être vigilant aux bascules de vents prévues ainsi qu'aux renverses de courants de marées.

Le maître mot : anticiper !